La Prise de Pouvoir par Louis XIV

Roberto Rossellini

1966
01:30
autre

Jean-Marie Patte, Raymond Jourdan, Guilio Cesare Silvagni,
Katharina Renn, Dominique Vincent, Pierre Barrat

Comment Louis XIV, le Roi Soleil, assuma un pouvoir sans partage à la mort de Mazarin.
Cette reconstitution historique réalisée par Roberto Rossellini se déroule à partir de 1661, au château de Vincennes, au Louvre, au château de Vaux, à Nantes et à Versailles. A la mort de Mazarin, Louis XIV a vingt-trois ans. Les terribles souvenirs de la Fronde le hantent encore. Jusqu'ici, le pouvoir était entre les mains de la reine mère Anne d'Autriche et de son ministre, l'Italien détesté. Le jeune roi, qui semblait insouciant, révèle brusquement une volonté, une ambition, une intelligence des affaires de l'Etat qui surprennent son entourage. Parlant en maître aux courtisans, et s'appuyant sur l'austère Colbert, le jeune roi élabore un programme politique précis et en quelques années, le jeune Louis XIV va accéder au zénith de sa puissance : il deviendra le Roi-Soleil.

"Le film est singulièrement conforme à son titre, puisque son récit, inspiré par une biographie de l’historien Philippe Erlanger, se concentre sur un des tournants du règne de Louis XIV : quand, à 22 ans, à la mort de Mazarin qui gouvernait jusque-là, le roi décide de s’emparer de toutes les rênes du pouvoir : création d’une cour, transmission des pouvoirs économiques à la bourgeoisie, etc. Rossellini filme les rituels de la cour dans leur durée, comme il filmait la libération de Florence dans Païsa : comme s’il y était.
Mais cette captation phénoménologique est toujours alliée à une pensée de l’histoire énoncée par les personnages : le rituel fait partie intégrante du principe de la monarchie absolue. Cette prise de pouvoir historique devient l’histoire d’un homme normal qui, après des années de formation, commence à exercer son métier. On aura rarement filmé avec tant de lucidité et si peu de pathos la froide réalité, la solitude, les obligations, les jeux du pouvoir. Avec une légère ironie qui recouvre les êtres d’un voile de dérision."
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles

« Ce n’est pas le moindre mérite de Rossellini d’avoir aussitôt saisi les enjeux et les promesses de la télévision »
Matthieu Chéreau, Objectif Cinéma

« (…) On peut dire que ce film est à l'oeuvre de Rossellini ce qu'une critique est à un film : il met en lumière ce qui fut longtemps sous-entendu, il parle de ce qu'on a tu jusqu'ici. Nul cinéaste n'est parvenu à une telle prise de conscience de son art.»
Serge Daney