Fond de couleur
La Rue de la Honte

La Rue de la Honte

Akasen chitai

Kenji Mizoguchi

  • 1956
  • 01:26
  • numérique 2K
Machiko Kyô, Aiko Mimasu, Ayako Wakao

Dans une maison de geishas de Yoshiwara, le quartier des plaisirs de Tokyo, on s'inquiète d'une nouvelle loi discutée au parlement prévoyant l'interdiction de la prostitution. Mickey, une nouvelle employée jeune et sans complexe, est décidée à gagner le plus d'argent possible pour étancher sa soif de dépenses. Mais si ses compagnes ont souvent une raison plus précise de vendre leur corps aux clients réguliers ou de passage, toutes restent fidèles à leur mode de vie, entretenu par l'arrivée permanente de nouvelles recrues…

La Rue de la honte demeure le testament de Mizoguchi : quelques destins de femmes savamment emmêlés y résument tout l'univers du cinéaste. A côté des sentiments et des situations de toujours – sacrifice et courage, désespoir et folie – Mizoguchi fait place à des personnages et à des attitudes plus modernes : sa caméra est cependant toujours placée là où la tragédie apparaît en filigrane de la trivialité, là où les personnages tirent leur dignité du caractère immémorial de leur malheur.

« A travers ces portraits de femmes échelonnés dans toute une œuvre, nous discernons un directeur d’acteurs qui, comme Ophüls, comme Preminger, met tout son art à capter les aspects les plus fugitifs des êtres humains et peut-être les plus précieux. Voilà qui justifie chaque scène et chacun de ses artifices, car c’est enfin pour plus de vérité.»
Philippe Demonsablon – Les Cahiers du Cinéma

« La mise en scène n’a jamais été aussi cruelle, aussi précise dans l’atroce. Chaque situation est poussée à l’extrême de son terme. Electronique, la musique devient cri de révolte, dénonçant la misère matérielle et morale de ces femmes, prisonnières d’un système social implacable, que vient ébranler un projet de loi sur la prostitution. »
Philippe Roger – Télérama

« Dans son dernier film, chronique d’un bordel menacé de fermeture, Mizoguchi se surpasse pour dépeindre la brutalité des rapports sociaux avec une crudité inouïe. Le déchirant lyrisme des films à costumes laisse place à une violence sèche qui coupe le souffle. Plus que jamais, la prostitution, LE sujet du cinéaste, se révèle non la métaphore mais l’incarnation même du lien entre les êtres, où le corps s’efface devant la marchandise. »
Serge Chauvin – Les Inrocks

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