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"Un spectre hante le cinéma de Clint Eastwood : celui d'un classicisme oublié dont le cinéaste serait l'unique représentant à Hollywood aujourd'hui. Son rejet d'un maniérisme formel trop voyant, de l'ironie réflexive, de l'expérimentation apparente, son goût pour les histoires aux enjeux visiblement simples en feraient le dernier représentant d'une innocence perdue dans l'art de raconter des histoires au cinéma. Pourtant, après la vision de sa nouvelle production, quelque chose ne colle pas avec cette impression. Si L'Echange est un film qui raconte une histoire simple, il le fait d'une manière tordue. Quel rapport entretiendrait, en effet, avec les règles du cinéma classique ce récit qui n'hésite pas à emprunter des bifurcations, à mélanger les ambiances sinon les genres, à paraître vouloir ajouter des strates diverses qui menaceraient son unité ?" Jean-François Rauger pour Le Monde