Fond de couleur
Errances, Extrêmes, Extases : Personnalité Réduite de Toutes Parts d’Helke Sander

Errances, Extrêmes, Extases : Personnalité Réduite de Toutes Parts d’Helke Sander

Évènement
Soirée Cinéma

le 25 mars à 19H30

Quatrième séance pour le ciné-club de Stéphane Delorme, Errances Extrêmes Extases lundi 25 mars à 19H30 avec Personnalité Réduite de toutes parts de Helke Sander.
 
"Un film à la hauteur de son titre magnifique. Parmi la généreuse génération des cinéastes allemandes qui domine la scène européenne à la fin des années 70 (Helma Sanders-Brahms, Ulrike Ottinger, Margarethe von Trotta…), Helke Sander est sans doute la moins connue en France. Elle réalise Personnalité réduite de toutes parts, son premier long métrage, à 40 ans, alors qu’elle est une figure majeure de l’activisme féministe. Dès 1968, elle participe au mouvement des crèches, qui impose la question des mères dans la lutte militante, se bat pour la contraception et l’avortement, réalise des courts métrages, puis lance un festival de films de femmes en 1973, puis une revue de cinéma féministe en 1974.
Personnalité réduite de toutes parts est une synthèse nourrie de toutes les parts de cette expérience. En tant que femme et en tant que mère, en tant qu’artiste critique, mais aussi en tant qu’artiste précaire qui doit se battre pour récupérer le peu qu’on lui doit. En tant que Berlinoise, enfermée derrière le Mur, qui se demande bien où elle habite puisque Berlin est nulle part : « Peut-être qu’on n’existe pas. » Elle joue elle-même le rôle principal, une artiste qui, avec un groupe de femmes photographes, tente d’afficher dans la ville des photos… de la ville (du Mur et des murs, côté Ouest et côté Est) dans une mise en abyme qui déplace et dérange : pourquoi vouloir montrer les points communs entre les deux Allemagnes ? Et, surtout, pourquoi les femmes s’intéresseraient-elles à autre chose qu’aux autres femmes ?
Le film reste un document précieux sur le banal Berlin antihéroïque de 1977 avec ses longs travellings et ses vues en plongée sur l’autre côté. La rigueur photographique du cadre ne fait pourtant qu’amplifier la chaleur qui l’anime. L’élégance à toute épreuve du personnage, sa détermination austère, mais aussi son humour discret, font qu’à mesure qu’on tente de la réduire, cette personnalité grandit immensément à nos yeux et s’affirme comme un contre-exemple d’intégrité."
Stéphane Delorme
 
Nous montrons la copie restaurée par la Cinémathèque allemande en 2021.

 

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