ORSON WELLES

Rétrospective ORSON WELLES en 9 films à partir du 9 mars à la Filmo !

Venu du théâtre et de la radio (où son adaptation de La Guerre des mondes sema la terreur), Orson débarque en conquérant à Hollywood en 1941 avec Citizen Kane, un premier long-métrage réalisé à seulement 26 ans qui révolutionne l’industrie par sa gestion de la profondeur de champ et sa narration en flashbacks. Son ambition artistique allait ensuite défier les règles des studios, tout autant pour des films de commande que des projets plus personnels, au prix de nombreux revers (films remontés, mal distribués, inachevé), ce qui fit de Welles la figure par excellence de l’auteur mais aussi du « maverick ». Tombé en disgrâce lors du maccarthysme, il se tourne vers l’Europe (il ne reviendra à Hollywood que pour La Soif du mal) où il continue à tourner de grands films. Mais des difficultés de financement croissantes compliquent ses tournages et le font renoncer à de nombreux projets et en laisser d’autres inachevés, comme The Other Side of the Wind (dont une reconstitution a eu lieu depuis). Sa carrière s’apparente ainsi à une lutte permanente pour tirer du néant des films qui ne sont que les fantômes de ceux qu’il aurait aimé tourner, selon ses propres mots, et l’homme finira par ressembler à ses personnages aux multiples facettes, remplis de mystère et à la vérité insaisissable. Dans son dernier film Vérités et Mensonges, ce féru d’illusionnisme se présente bien en faussaire (de talent), concluant ainsi: «Picasso lui-même l’a dit. L’art est un mensonge». Citizen Kane ne confrontait il pas déjà différentes perceptions du réel ? D’après Virgile Brunet de Profession Reporter