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"Depuis Blade Runner en 1982, les romans de Philip K. Dick sont devenus une matrice pour les films de science-fiction hollywoodiens. Mais personne n’avait réussi à rendre la matière même des univers de l’écrivain comme l’a fait Richard Linklater avec A Scanner Darkly (Substance mort en VF). Le réalisateur a choisi de donner à son film une apparence singulière, entre le réel et le virtuel, à la limite entre le cinéma live et l’animation. Il a modélisé et numérisé l’apparence et la matière même du corps de ses acteurs et de leur environnement. Cette transformation, qui aurait pu paraître vaine et artificielle, donne en fait tout son éclat au film, qui se dévoile comme une sorte de blockbuster piraté par ses images mêmes : altérées, elles semblent issues d’un monde fantomatique et crépusculaire, un monde où les frontières entre le réel et le fantasme ne sont jamais nettes – la définition même de la littérature de Philip K. Dick." (Les Inrocks)